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            Dès que j’avais un moment de libre je retournais dans cette cité. C’était mon point de repère et si on me cherchait et bien c’est là bas qu’on me trouvait.

 

                                              

                 cette avenue mesurait 500m et on faisait des courses en mobylette: un aller et retour pour finir dans une enfilade de virages en "S".

            

              la nouvelle école et son gymnase.

 

                              

A force de dire que j’étais un voyou, je suis devenu un voyou, un peu par vengeance. Par contre si j’ai été un voleur, c’est parce que je me faisais un plaisir de voler les riches. Surtout pas un pauvre ni un vieux, ni un faible. Mon plaisir était de rechercher la difficulté et de me servir de mon intelligence, pour faire des conneries. Il est certain que j’aurais pu devenir plus qu’un simple voyou. Non seulement j’avais les ouvertures et les contacts pour le devenir mais j’avais aussi l’intelligence nécessaire pour ne pas en arriver là. Quand j'y pense j'aurais pu faire le pire si j'avais continué avec certaines fréquentations. J’étais devenu un provocateur face à ceux de la génération de mes parents. Ma mère disait souvent que je finirais à la guillotine. Une sorte de défi à la vie et aux autres. 

A l’école j’avais appris à me défendre. Je restais toujours avec les plus grands. Il m’est arrivé d’avoir deux ans d’avance sur les autres et dans cette cité, la loi, c’était la loi du plus fort. C’est avec ses poings qu’on se fait respecter et je dois dire que j’étais très doué pour ça, avec les pieds aussi ! Ma tante me disait que je tenais ça de mon père géniteur car on l’appelait « pan-pan ». Son truc c’était deux coups de poings. J’étais pareil sauf que je frappais qu’une seule fois. Je ne prenais aucun risque et je frappais à coup sûr !

Un voyou qui sait se défendre et se faire respecter se fait vite une réputation. Réputation pour les mecs mais aussi pour les nanas. C’est comme ça que j’ai connu Josiane. Elle était la protégée de la bande d’à côté et elle a entendu parler de moi. J'étais connu comme le loup blanc. Nous avions une copine en commun et elle lui a demandé de me rencontrer pour faire ma connaissance. Les gars de la bande d’à côté n’ont pas apprécié. Donc pour les emmerder je suis sorti avec elle. Toujours peur de rien et le défi ! j'étais un casse cou et un kamikaze.

Un jour les flics m’ont arrêté : j’étais avec mon petit frère et mon copain Roland. Pour que mon frère s’échappe, je me suis fait prendre et mon copain Roland aussi. Le pire c’est que c’était pour une simple connerie. J’avais fait des bêtises énormes et je me faisais prendre pour une connerie minuscule. En fait les flics ne nous ont pas pris pour ce qu’on avait fait réellement ce jour là. Le lendemain ils m’ont amené chez moi (à l'hôtel) et comme par hasard c’était l’anniversaire de ma sœur: un 18 Février. Ma mère était en train de couper le gâteau et je suis arrivé les menottes aux poignets. J’étais encore mineur et il fallait que ma mère signe les papiers pour que je puisse sortir. Elle a refusé. J’ai passé 5 jours au dépôt, à Paris, car la justice ne savait pas quoi faire de moi. La journée on me conduisait dans une salle de jeux et c’est là que je recevais mon unique repas de la journée. Pour me venger j’ai volé un jeu de trois dés que j’ai réussi à passer partout malgré les fouilles. Par la suite chaque fois que je devais prendre une décision je lançais ces dés qui resteront des fétiches pour moi.

Mon copain Roland lui était libre ! Le pire c’est que je n’ai même pas pensé à mon père. Avec le recul je sais qu’il aurait signé pour me faire sortir mais c’était mon destin. J’ai chialé de rage comme un môme. J’avais une rage terrible en moi.  Mon Karma avec les femmes venait de commencer....

Ils se sont tout bonnement débarrassés de moi en me plaçant dans une maison de correction ou de réadaptation : je ne sais pas la différence. J’y suis resté 3 mois: 105 jours exactement. Heureusement il y avait deux éducateurs formidables. Ils ont compris que le seul moyen de m’aborder c’était de me respecter et de se conduire en homme avec moi. Souvent je me mettais à l'écart dans la salle de jeux... J'avais une copine qui m'écrivait et se faisait passer pour ma sœur. Un jour l'éducateur m'a dit: tu diras à ta sœur d'être un peu moins gentille avec toi...... Il avait compris. Hé oui le courrier était lu et censuré......

 Ils m’ont appris à souder car je l’ai exigé. Je savais qu’en soudant j’aurais la possibilité de devenir petit compagnon chauffagiste. Je suis passé du psychologue au psychiatre car je refusais de dire que j’avais fait des conneries à cause du divorce de mes parents. Cela me faisait rire et je prenais un malin plaisir à leur dire que je volais  parce que  j’aimais ça. Je n’admettais pas de rejeter la faute sur les autres pour m’en sortir. Depuis ce moment j'ai toujours détesté les psys et je m'amusais avec eux. Ces gens là veulent nous imposer leurs idées et leur façon de voir la vie. Ils sont pire que des curés.

 

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