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14 Moi je me tuais au travail et
pourtant je savais bien qu’un jour cela pourrait se retourner contre moi. Je
crois que c’est à ce moment là que j’ai réalisé à quel point j’aimais ma femme
et ma famille. Je savais que le but c’était de dépasser les 15 ans pour être sûr
que Josiane était hors de danger avec ce cancer.
Quand Josiane s’est réveillée
après son accouchement, elle m’a aussitôt demandé comment était la petite. Je
lui ai répondu moitié Nathalie moitié Laëtitia. « Ce n’est pas ça me dit-t
elle ! » (Ce qu’elle voulait savoir c’était si la petite était normale et
entière à cause de ses opérations. Il faut dire que pour la deuxième opération
de son œil, son cœur s’était arrêté et les médecins avaient mis 24h pour la
faire revenir à la surface. Ils avaient employé une méthode d’anesthésie pour
éviter d’endormir le fœtus. Mais tout a flanché...
Encore ce destin ! Le combat
de la vie ! Ma seule raison d’être depuis toujours, c’était d’avancer et de ne
jamais baisser les bras. Je me disais toujours : la roue tourne et
elle tournera encore!
Quelques temps auparavant j’ai
perdu ma tante Mathilde et j’ai vraiment eu l’impression de tout perdre. Elle
est partie brusquement et a été enterrée dans des conditions horribles. Le jour
où je l’ai vu sur son lit de mort j’ai pris conscience qu’un cadavre ce n’est
plus la personne qu’on a connu. Mais pour moi ce n’est qu’une chose et rien
d’autre (j’expliquerais cela plus en détail dans la suite de ce résumé). Ma
tante a été enterrée sans nom et aujourd’hui je ne pense pas que son nom soit
sur sa tombe.
Une nuit j’ai été réveillé et
j’ai vu ma tante devant moi. Elle me mettait un torchon sur les mains sans me
dire un mot. A cette époque là je me battais contre son mari, et contre ma cousine. Ce torchon
c’était un message. On avait déterré ma grand-mère pour faire un caveau mais pas
un caveau de famille, un caveau pour son mari. Le jour où je suis allé sur la
tombe de ma grand-mère, j’ai découvert ce problème et je n’ai pas pu m’empêcher
de dire ce que j’en pensais. Sur La tombe était écrit le nom de ALBERT
STUDER. Mais c'était le prénom et le nom de son mari.
Malheureusement à leurs yeux
je n’étais qu’un voyou ! Voir un caveau au nom d’un vivant je n’ai pas supporté.
Savoir qu’on avait remué les restes de ma grand-mère était insupportable !
C’était comme si on venait de m’arracher mes racines. Devant cette tombe j’avais
tellement la rage que j’ai maudit mon oncle. J’ai souhaité qu’il soit le dernier
à être enterré. Mais je ne pensais pas aux conséquences d’une telle malédiction.
Ma cousine Lucette est morte
quelques temps après d’un cancer du cerveau. Le jour de son enterrement j’ai
fait seul le chemin à l’inverse des autres. A l’église, personne ne m’a vu,
j’étais avec les amis, pas avec la famille. Au moment où les fossoyeurs ont fermé le
caveau j’étais seul devant cette tombe et je pensais à cette rage que j’avais
eue la dernière fois que j’étais venu à cet endroit. La seule personne que j’ai
vu ce jour là ce fût mon parrain et c’est la dernière fois que je l’ai vu. Le
jour où il a été enterré, je n’ai même pas été prévenu…
Lorsque je suis allé en Arabie
pour mon travail, je ne sais pas pourquoi mais j’étais sûr que dieu existait.
J’ai ressenti une chose incroyable. Je pense que la ferveur des Musulmans y est
pour beaucoup. Ce qu’il faut savoir c’est qu’en plus j’étais dans une ville
sainte : Taïf. Pour m’y rendre j’étais obligé de passer par la Mecque. J’aurais
aimé y rentrer mais c’est interdit aux infidèles.
Ce mot « infidèle » m’a
choqué. Je me demandais pourquoi nous, Chrétiens, on nous appelait les
infidèles. Un jour j’ai rencontré un arabe Libanais qui parlait très bien le
français. J’ai été étonné de voir qu’il avait un Christ tatoué sur le bras. Il a
tout de suite vu mon étonnement et m’a demandé si c’était ce Christ qui me
choquait. Il m’a dit « tu veux que je t’explique ? » Le soir il m’a parlé de la
Genèse dans la Bible ainsi que de la réalité des liens entre les religions. Il
m’a aussi parlé de la religion musulmane, sans oublier la différence entre les
chiites et les sunnites. Il m’a expliqué que sa religion n’était pas une
religion mais un code de vie et que chacun pouvait faire comme il l’entendait.
J’ai trouvé cela génial. Une façon d’être seul avec Dieu !