compteur                                

        Bookmark and Share

 

    Pages: 1 - 2 - 3 - 4 - 5 - 6 - 7 - 8 - 9 - 10 - 11 - 12 - 13 - 14 

             RESUME DE MA VIE 

       

 

                Avant tout je tiens à préciser que j’ai vécu une vie peu ordinaire, la vie d’un homme ayant un destin compliqué et vraiment peu commun ! Tout ce que j’ai vécu a une importance pour la suite des événements. Ce résumé n’est pas l’histoire de ma vie en détails, mais cela va vous permettre de comprendre qui je suis en quelques mots …. Le but est de montrer que le chemin d'un Karma est écrit d'avance.....

 

            Je suis né le 12 Mars 19.. dans une petite ville des Vosges. Ma mère, qui avait été placée à l’assistance publique après la mort de ma grand-mère, travaillait comme servante dans une famille de militaires de carrière. Enfin c’est ce qu’on a bien voulu me dire …Le fils de la famille l’a séduite et de cette union est né un gros bébé nommé Daniel, c’est à dire MOI. C'est sûrement de là que me vient mon coté guerrier........

 

        Ce père géniteur n’a jamais épousé ma mère. Il se trouvait en Indochine quand il a appris que j’existais. On m’a dit que le jour du mariage, ma mère s’était retrouvée toute seule Mon père était en prison pour avoir cassé la tête à son supérieur. Il s'appelait Serge Laurent et il était Parachutiste en Indochine, puis en Algérie. En fait je sais de qui je tiens mon coté casse cou et bagarreur. Je ne sais rien d'autre de lui.

 

            Un jour, lassée d’attendre mon père en vain et voyant que ma grand mère m’accaparait de plus en plus, ma mère m’a pris par le bras, aidée par sa sœur aînée, puis elle a été se réfugier dans le village où habitait ma tante Mathilde. Plus qu’une tante, Mathilde était comme une grand-mère pour moi, la chef de famille. Dans ce village tout le monde me connaissait. je partais seul chez Mathilde. Les 3 sœurs se relayaient pour me garder car elles faisaient les 3X8 à l'usine du village. Je partais avec mon biberon plein et je revenais le soir, avec encore le biberon plein. C'était une voisine qui me choppait au passage et me le remplissait avec du lait d'ânesse. Cette histoire je l'ai sue que beaucoup plus tard, un jour en allant faire des courses à la coopérative. La femme m' a dit : mais je vous connais vous habitiez en face étant enfant. Je vous donnais le lait de mon ânesse. Et pourtant plus de 10 ans avaient passés...........

 

                                               

 

              Mes ancêtres en 1920. Cette photo raconte tout une histoire. C'est le mariage de la sœur de ma grand mère. Son frère lui met la main sur l'épaule en signe de protection car elle était fille mère. Son enfant se trouve sur les genoux de son père: mon arrière grand père avec sa femme en habit traditionnel Vosgien.

 J’y suis resté jusqu’à l’âge de deux ans. On m’a dit que j’étais un beau bébé. Ma mère et ses sœurs me présentaient à des concours de bébés. Il paraît même que j’ai été élu le plus beau bébé d’une marque de lait très connue. Un beau brun avec de grands yeux verts et bien joufflu mais bref passons ….

 

                                                            

 

            Quelques temps après ma mère a rencontré un italien qui est devenu le père géniteur de mon frère Jean Paul. Je dis bien le père géniteur car lui, s’est sauvé le jour où ma mère lui a annoncé qu’elle était enceinte. Une fois de plus, ma mère s’est retrouvée toute seule mais avec deux enfants cette fois.

 

            Elle vivait dans un petit appartement avec sa sœur Mauricette. Un jour Mauricette s’est amusée à répondre à une petite annonce matrimoniale en utilisant le nom de ma mère. Le problème c’est que l’homme qui a répondu à cette annonce, s’est déplacé depuis Paris et il est reparti en emmenant ma mère avec lui, sans oublier ses deux enfants. C’est à dire mon frère Jean Paul et moi. C’était un homme divorcé, qui avait la garde de son fils nommé Gérard. Cet homme s’appelait André  MARTIN. Sept ans plus tard il deviendra "le père Martin".

 

            Nous sommes arrivés à Pantin dans un petit logement. C’est là que j’ai découvert un chien : un ratier noir et blanc. Le premier jour il m’a mordu mais ensuite il est très vite devenu mon meilleur copain. Il ne me quittait jamais. Il m’accompagnait à l’école et revenait me chercher le soir. Un véritable vagabond ce chien : il était libre ! Tout le monde le connaissait surtout les flics. Il n'arrivaient jamais à l'attraper.

 

                Un an plus tard ma sœur Michèle est née de cette union. C’est moi qui ai choisi son prénom et le hasard a voulu que la Sainte Michèle tombe le jour de l’anniversaire de son père. Quand on a baptisé ma sœur, c’est à moi qu’est revenu l’honneur d’être son parrain : une sorte de sécurité et une tradition dans cette famille. Les plus grands prennent soin des plus petits en cas de problèmes. C’est ce qui s’est passé avec ma tante Mathilde. Elle s’est acharnée à faire sortir ses frères et sœurs de l’assistance publique les uns après les autres.

 

            De ce village je me souviens de la chapelle en granit et du petit bois derrière cette chapelle. Je me souviens aussi de mes escapades en vélo ou en patinette avec ma cousine, et les filles du village. A ce sujet je me demande encore pourquoi on m’interdisait de jouer avec certaines filles de ce village ?… On allait chercher le lait à la ferme du village tout en haut ou était enterrée la grand mère Albert. La tradition voulait qu'on aille couper des dahlias dans le jardin de ma tante et qu'on aille les déposer sur la tombe de la grand mère mais aussi d'un bébé qu'avait eu Mathilde.

            En 1958 le Maire de Pantin nous a relogés dans des HLM tout neufs. Une cité réputée pour son modernisme à l’époque. Une de ces grandes cités, où l’on se perd. C’est là que j’ai commencé à découvrir la réalité de la vie.  Nous avions dû laisser mon chien à une voisine car les chiens étaient interdits dans cette cité. Il me manquait beaucoup et je devais probablement lui manquer aussi. Un jour le cantonnier m’a raconté que c’était lui qui avait enterré mon chien. Depuis notre départ, il avait toujours passé sont temps à nous attendre sur le trottoir jusqu’au jour où il s’est jeté sous une voiture.

            L’école était en préfabriqué et je m’y sentais bien. L’autre, la suivante, était encore en construction.  Elle se trouvait juste en face de chez moi et je n’avais que la route à traverser. Je m’y suis fait de nouveaux copains et les escapades étaient faciles dans cette multitude de bâtiments en construction. Une bande d’amis s’est vite formée. je me souviens d'une sensation de liberté à cette époque là.

            Dans ces années là c’était la guerre en Algérie. Une épée de Damoclès  au dessus de notre tête. Nous ne voulions pas entendre parler de cette guerre. Toute notre petite enfance nous n’avons entendu parler que de ça. Et si par malheur on demandait des explications sur tout cela, les seules réponses qu’on avait étaient “Tais toi, si tu avais connu ces horreurs tu n’en parlerais pas ! ” Mais notre avenir certain, c’était d’aller en Algérie faire la guerre.

            Pourtant la guerre d’Algérie était là et chacun d’entre nous savait qu’un jour ce serait notre tour d’y aller. Je me rappelle ces gars fiers comme des paons dans leur bel uniforme tout neuf, qu’on n’a jamais revus. C’est leur cercueil qu’on voyait revenir la plupart du temps…Ne me demandez jamais pourquoi je suis anti militariste. Plus tard on m'a raconté des choses horribles sur cette fausse guerre.

            On était tout une bande de copains, on s’éclatait. Peur de rien. On voulait vivre un point c’est tout. Comme on était un peu trop bruyants on disait de nous que nous étions des voyous. On s’habillait dans les stocks américains : jeans et blousons de cuir ou moumoute d’aviateur. Avec le recul je me demande si les gens n’étaient pas jaloux de notre joie de vivre. Faut dire aussi que j’étais toujours prêt à faire des conneries : j’étais un kamikaze comme on dit. Je n’avais peur de rien et pourtant le père Martin ne me faisait pas de cadeaux. Souvent je rentrais en chantant: ce soir c'est ma fête....... Je fais ce qui me plait.........

        La seule chose qui m’intéressait c’était les nanas. Je ne courrais pas après le jupon mais que c’étaient les jupons qui me courraient après ! J’étais toujours à part des autres : peut être un peu timide, mais réservé. Un ténébreux. Un piège à nanas. C’était ma façon de draguer. Je dois ajouter que ma façon de regarder les filles était aussi une invitation. Je suis le seul de la famille à avoir les yeux de ma grand-mère. Elle avait comme moi un regard très démonstratif. Des cheveux noirs et de grands yeux verts. Avec ce regard particulier, je n’avais qu’à compter mes conquêtes. Par contre je tiens à préciser que j’aimais bien être seul, à part des autres. Une façon d’être bien dans ma peau et j’aime toujours être seul. J'aime me retrouver face a moi même.

            Les mobylettes étaient à la mode. Un copain nommé Joël, plus âgé que moi, m’avait appris la mécanique et surtout comment trafiquer les moteurs. Je suis vite devenu le mécano de service. Toujours les outils à la main ou à portée de main. Bien sûr j’avais la mobylette la plus rapide. Je me l’étais payée tout seul. Je travaillais le dimanche sur les marchés pour me faire de l’argent de poche. Joël s’est tué dans un accident de voiture quelques années plus tard.  Il est toujours resté pour moi un exemple et un point de repère.

                  

           

   Ma première mobylette était identique. j'avais travaillé dur pour me la payer. J'aidais une femme âgée sur les marchés.

                     

                    Des petits bolides malgré les 49cm3. mais des gouffres à essence

                       Ensuite mes copains ont continué avec de grosses machines de ce genre là,

           

               Mais moi j'ai vite arrêté car je serais mort depuis longtemps avec ces engins. J'ai préféré

                    les grosses voitures avec plein de chevaux.........   

                           Photos trouvées sur le Web. Très belles machines.

 

           

     Celle ci appartenait à mon copain Roland. Quand il est mort j'ai demandé à récupérer cette mobylette

          Elle était en pièces détachées, sans compter qu'elle avait séjourné dehors sans protection.

                Je l'ai remontée et elle tourne comme une horloge. Année de fabrication: 1968

 

            A l’école j’étais le premier de la classe et pourtant je passais mon temps à faire l’école buissonnière. Pas facile de se cacher quand on habite en face de l’école. Mon instituteur le savait pourtant. Entre nous, merci pour tout Monsieur PATEAU ! Vous avez été un prof formidable pour nous tous. Un prof comme on n’en fait plus. Grâce à vous, beaucoup de mes copains ont eu leur certificat d’études alors que ce n’était pas gagné d’avance.

             Je suis sorti de cette école avec le prix d’honneur et je suis rentré en 4ème d’électromécanique dans le but de pousser le plus loin possible. On voulait faire de moi un comptable car j’étais imbattable pour les mathématiques. Mais ce n’était pas mon destin ! Par contre j'ai eu des problèmes avec l'algèbre car je ne pouvais pas imaginer que je dépense de l'argent alors que mon porte monnaie soit vide. Je ne comprenais pas qu'on puisse supposer ni de remplacer des nombres par des Y etc. Ce prof m'a donné des cours le soir pour m'aider.

            Le père Martin devenait méchant car il avait dû changer de métier à cause de ses poumons. Il était devenu marchand de bois. Il s’enfermait la plupart du temps dans la salle à manger et son passe temps était de peindre des petits soldats ou de construire des meubles avec des chutes de bois, qu'il récupérait à son travail.  C'était un artiste dans son genre. Il a gagné des concours avec ses petits soldats. Souvent il m'emmenait avec lui visiter les invalides ou aller au marchés au puces. le rituel était d'aller boire un verre dans un café ou jouait Django Reinhardt et son orchestre. Mon père m'a appris a connaitre Napoléon qu'on méprise en France et qu'on adule à l'étranger. Du coup je suis devenu fan de Napoléon.

        Avant il gagnait bien sa vie et même suffisamment pour faire vivre sa famille. Quand il a dû se reconvertir, ma mère a été obligée de travailler elle aussi. Le problème c’est que la petite paysanne a commencé de voir la vie autrement. Cela ne plaisait pas à mon père. Il devenait de plus en plus méchant. Je suis vite devenu le protecteur de ma mère et de mes frères et sœur, et cela bien malgré moi. Mais cela n’empêchait pas que le père Martin m’aimait bien. On se respectait lui et moi, et je n’étais pas un souci pour lui. J’avais ma vie à moi.

            Un jour nous avons repris un autre chien. A ce sujet je peux dire que j’ai largement participé à faire disparaître cette interdiction concernant les chiens dans les cités. C’était un drôle de chien que j'avais. Le soir je le sortais et nous partions chacun de notre côté. Il savait toujours où me retrouver : chez mes copains, à l'autre bout de la cité. Ensuite on rentrait tous les deux ou bien il rentrait tout seul si je partais ailleurs. Ce chien était mon alibi pour sortir. Pour info j'ai eu des chiens toute ma vie. J'ai eu quelques chats aussi.

            Quelques temps plus tard, ma mère a décidé de quitter le père Martin… et ce fût le Clash ! Cette décision a  bouleversé ma vie et tout mon petit univers que je m'étais construit. Tout s’est fait en un éclair. Mon frère Jean Paul et ma sœur Michèle sont partis chez ma tante Mathilde dans les Vosges. Mon frère Gérard est resté seul et j’avais pitié pour lui. Son rôle était d’attendre son père, donc le père Martin, et de lui annoncer la nouvelle. Quelle horreur ! Moi j’ai refusé d’aller avec ma mère. J’ai récupéré ma mobylette ainsi que quelques affaires personnelles et je suis allé me réfugier chez mes meilleurs copains : trois frères. Je préférais être seul que de prendre parti pour l’un ou pour l’autre. Par la suite, à cause de cette décision, je suis devenu le trait d’union et le seul moyen de contact entre le père et ma mère. Ce que m'avait caché ma mère c'est qu'elle était partie avec un autre homme......

            Ensuite  ma mère m’a trouvé une chambre d’hôtel en face du café où elle était serveuse. J’avais à peine 16 ans et mon frère Jean Paul est venu me rejoindre, lui n'avait que 14 ans a peine. Ma sœur est retournée chez son père car ils avaient décidé que c’était moins traumatisant pour elle. Drôle de départ dans la vie pour tout ce petit monde qui se dispersait.

            J’ai quitté l’école d’électromécanique, la raison principale étant le manque de moyens financiers. J’ai commencé  de travailler à droite ou à gauche car rien ne me plaisait. A cette époque j’ai fait 36 métiers. J'ai aimé travailler dans la presse la nuit car ça me permettait d'aller faire la fête la journée. Souvent je restais 3 jours sans dormir. En plus je gagnais bien ma vie mais à cette époque on ne comptait pas les heures. D'ailleurs je travaillais souvent à la tâche et pas à l'heure. Toute ma vie j'ai gardé ce principe de gagner mon salaire en échange d'un travail donné.

            A plusieurs reprises dans ma vie j'ai été convié a faire partie de la franc maçonnerie et des compagnons du devoir. Une chose m'arrêtait car on refusait de me dire quelle était la finalité de leur initiation. je savais qu'il y avait un problème de religion et dès que j'abordais le sujet la réponse était un silence. Donc je n'ai jamais fait parti de ce clan ou cette famille. Le hasard a voulu que j'en croise souvent.

 

            Dès que j’avais un moment de libre je retournais dans cette cité. C’était mon point de repère et si on me cherchait et bien c’est là bas qu’on me trouvait.

                          

                 cette avenue mesurait 500m et on faisait des courses en mobylette: un aller et retour pour finir dans une enfilade de virages en "S".

            

              la nouvelle école et son gymnase.

 

                              

A force de dire que j’étais un voyou, je suis devenu un voyou, un peu par vengeance. Par contre si j’ai été un voleur, c’est parce que je me faisais un plaisir de voler les riches. Surtout pas un pauvre ni un vieux, ni un faible. Mon plaisir était de rechercher la difficulté et de me servir de mon intelligence, pour faire des conneries. Il est certain que j’aurais pu devenir plus qu’un simple voyou. Non seulement j’avais les ouvertures et les contacts pour le devenir mais j’avais aussi l’intelligence nécessaire pour ne pas en arriver là. Quand j'y pense j'aurais pu faire le pire si j'avais continué avec certaines fréquentations. J’étais devenu un provocateur face à ceux de la génération de mes parents. Ma mère disait souvent que je finirais à la guillotine. Une sorte de défi à la vie et aux autres. 

A l’école j’avais appris à me défendre. Je restais toujours avec les plus grands. Il m’est arrivé d’avoir deux ans d’avance sur les autres et dans cette cité, la loi, c’était la loi du plus fort. C’est avec ses poings qu’on se fait respecter et je dois dire que j’étais très doué pour ça, avec les pieds aussi ! Ma tante me disait que je tenais ça de mon père géniteur car on l’appelait « pan-pan ». Son truc c’était deux coups de poings. J’étais pareil sauf que je frappais qu’une seule fois. Je ne prenais aucun risque et je frappais à coup sûr !

Un voyou qui sait se défendre et se faire respecter se fait vite une réputation. Réputation pour les mecs mais aussi pour les nanas. C’est comme ça que j’ai connu Josiane. Elle était la protégée de la bande d’à côté et elle a entendu parler de moi. J'étais connu comme le loup blanc. Nous avions une copine en commun et elle lui a demandé de me rencontrer pour faire ma connaissance. Les gars de la bande d’à côté n’ont pas apprécié. Donc pour les emmerder je suis sorti avec elle. Toujours peur de rien et le défi ! j'étais un casse cou et un kamikaze.

Un jour les flics m’ont arrêté : j’étais avec mon petit frère et mon copain Roland. Pour que mon frère s’échappe, je me suis fait prendre et mon copain Roland aussi. Le pire c’est que c’était pour une simple connerie. J’avais fait des bêtises énormes et je me faisais prendre pour une connerie minuscule. En fait les flics ne nous ont pas pris pour ce qu’on avait fait réellement ce jour là. Le lendemain ils m’ont amené chez moi (à l'hôtel) et comme par hasard c’était l’anniversaire de ma sœur: un 18 Février. Ma mère était en train de couper le gâteau et je suis arrivé les menottes aux poignets. J’étais encore mineur et il fallait que ma mère signe les papiers pour que je puisse sortir. Elle a refusé. J’ai passé 5 jours au dépôt, à Paris, car la justice ne savait pas quoi faire de moi. La journée on me conduisait dans une salle de jeux et c’est là que je recevais mon unique repas de la journée. Pour me venger j’ai volé un jeu de trois dés que j’ai réussi à passer partout malgré les fouilles. Par la suite chaque fois que je devais prendre une décision je lançais ces dés qui resteront des fétiches pour moi.

Mon copain Roland lui était libre ! Le pire c’est que je n’ai même pas pensé à mon père. Avec le recul je sais qu’il aurait signé pour me faire sortir mais c’était mon destin. J’ai chialé de rage comme un môme. J’avais une rage terrible en moi.  Mon Karma avec les femmes venait de commencer....

Ils se sont tout bonnement débarrassés de moi en me plaçant dans une maison de correction ou de réadaptation : je ne sais pas la différence. J’y suis resté 3 mois: 105 jours exactement. Heureusement il y avait deux éducateurs formidables. Ils ont compris que le seul moyen de m’aborder c’était de me respecter et de se conduire en homme avec moi. Souvent je me mettais à l'écart dans la salle de jeux... J'avais une copine qui m'écrivait et se faisait passer pour ma sœur. Un jour l'éducateur m'a dit: tu diras à ta sœur d'être un peu moins gentille avec toi...... Il avait compris. Hé oui le courrier était lu et censuré......

 Ils m’ont appris à souder car je l’ai exigé. Je savais qu’en soudant j’aurais la possibilité de devenir petit compagnon chauffagiste. Je suis passé du psychologue au psychiatre car je refusais de dire que j’avais fait des conneries à cause du divorce de mes parents. Cela me faisait rire et je prenais un malin plaisir à leur dire que je volais  parce que  j’aimais ça. Je n’admettais pas de rejeter la faute sur les autres pour m’en sortir. Depuis ce moment j'ai toujours détesté les psys et je m'amusais avec eux. Ces gens là veulent nous imposer leurs idées et leur façon de voir la vie. Ils sont pire que des curés.

 

            Au terme d’une période d’observation le juge m’a informé qu’il avait l’intention de me placer dans un foyer de semi liberté jusqu'à ma majorité, ou mon départ à l’armée. En fait ma seule liberté c’était d’aller travailler. Je ne pouvais pas accepter cela. Impossible d’imaginer de m’engager à l’armée et ma majorité était seulement trois ans plus tard. Un copain qui était passé par là avant moi m’a dit ceci : « évade toi, cherche du travail, une chambre et ensuite va voir le juge et mets lui le marché en main ». La deuxième solution c’était de m’évader et de refaire des conneries. Si je me faisais prendre j’étais jugé incurable et la justice se débarrasserait de moi espérant que je recommence encore. Le choix fût vite fait car il s’agissait de ma liberté. J'ai pris ma décision et j'ai laissé la vie faire le reste.

Le jour de la Pentecôte ma mère devait venir me chercher en permission. Elle n’est pas venue. J’ai donc décidé de faire la belle avec deux autres copains. Contrairement aux autres nous ne sommes pas partis en direction de Paris mais en sens inverse. Le but étant de rejoindre Paris mais en faisant un large détour. Notre erreur fût de voler une voiture qui avait le pot d’échappement crevé .Des motard nous ont arrêté tout près du but. On leur a dit qu’on venait de s’échapper de cette maison de correction. Nous avons été conduit chez le juge et cette fois j’étais majeur pénal (plus de 18 ans). On m’a placé en prison en attendant le jugement. J’ai été condamné à 10 mois de prison. Ma mère est réapparue et cette fois je l’ai jeté comme une mal propre. Pour se faire pardonner elle m’a payé un avocat et je suis sorti au bout de trois mois avec 1 an de sursis et 3 ans de mise à l’épreuve. Mais aussi bizarre que ce fut je ne lui ai jamais pardonné......... Dans cette prison j'ai retrouvé un clan de gitans. Ils m'ont appris à survivre avec rien. J'ai retrouvé aussi un copain avec qui je faisais les 400 coups. Malgré tout je n'étais pas seul. J'étais dans un quartier pour mineurs (J3). Le chef des gardiens était un vrai SS. Il portait un corset car un gars l'avait passé par dessus le parapet. Il détestait les J3 car une légende disait que sa femme était partie avec un J3, donc il se vengeait sur nous. Le dernier jour quand j'ai été libéré c'est lui qui m'a accompagné jusqu'à la porte. il me faisait la morale tout le long du chemin. Je lui ai dit : garde ton baratin moi j'en ai rien a foutre. La tradition voulait que le sortant traine son paquetage jusqu'à la sortie , mais peu allaient jusqu'au bout. Moi je l'ai fait et quand ce maton m'a dit de le porter je lui ai dit: porte le si tu veux moi il en est pas question. Avant de sortir il m'a dit: toi si tu reviens ici je te massacre. et je lui ai répondu: tu peux toujours rêver.

            Je venais également de découvrir que la Pentecôte jouait un grand rôle dans le karma de la vie et également les vendredi 13.

J’avais gagné ! Cela m’a coûté 3 mois de ma vie pour être libre ! Le problème c’est que j’ai refusé cette mise à l’épreuve que l’on m’a imposée en gage de bonne conduite. L’éducateur m’a envoyé 10 convocations et j’ai toujours fait le sourd. Pourtant je savais que je risquais la révocation du sursis. Jusqu’au jour où c’est lui qui s’est déplacé chez moi et m’a proposé un compromis : je devais lui téléphoner chaque fin de mois pour qu’il fasse son rapport. J’ai accepté. Un homme sympa qui faisait ça bénévolement. Je n'ai jamais voulu le trahir.

J’avais la rage contre cette société et ma solution fût de me renfermer sur moi même. J’étais un rebelle et je suis devenu une tête brûlée, une sorte de marginal à ma façon. Si j’osais, je dirais même que j’étais devenu un anarchiste et je le suis resté toute ma vie. Anarchiste dans le sens où je réfutais toujours l’ordre établi. Je refusais cette société où j’étais obligé de vivre. J'étais dans un monde que je refusais. Les juges , les éducateurs, les psy et tout le système qui va avec eux avaient fait de moi un homme qui aurait pu devenir un gangster. C'était limite.

Un beau jour, j’ai revu Josiane et nous sommes sortis ensemble. Toujours pour défier ses copains mais le  piège s’est vite refermé sur moi. Certains appellent ça le destin ! Des filles j’en avais plus que je n’en voulais mais c’est elle que j’ai choisi. Elle est devenue ma femme. Elle était d’origine italienne et plutôt fougueuse. Ce n’était pas la plus belle mais j’aimais ses jambes et sa gaieté. 

Un jour de Pentecôte, en 1967, nous avons loué une chambre d’hôtel (la n°7). C’est ce jour là que nous avons conçu notre fille Nathalie. Le plus dur fût d’annoncer la nouvelle à sa famille. On s’est marié 3 mois plus tard le 2 Septembre 1967. Chez Josiane tout est dans les 7.

Au moment du mariage, un problème fondamental s’est présenté : passer à l’église. Je n’avais aucun doute quant à l’existence de Dieu, mais l’église et les curés, il ne fallait surtout pas m’en parler. Plus jeune un curé m’avait enlevé toute espérance. Le jour où je suis allé le voir pour faire ma communion, il m’a dit « retourne chez toi et la prochaine fois reviens avec l’argent du livre, ensuite on verra ce qu’on peut faire pour toi ». Je ne suis jamais revenu : j’étais trop écœuré.

        Je n’ai jamais oublié non plus les cris des femmes que les bonnes sœurs tapaient pour les faire taire quand j’étais au dépôt, avant d’aller en prison. Une chose importante pourtant se profilait dans ma vie, c’était la Pentecôte. Tous les ans, il se passait  quelque chose ce jour là pour me rappeler ce rendez vous. Une première fois un accident de mobylette, une autre fois je me suis sauvé de la maison de correction. J’ai conçu ma fille ce jour là également, etc… Ce rendez vous a duré toute ma vie et chaque année.

Josiane étant d’origine italienne, il était impossible de faire l’impasse sur un mariage religieux. En plus elle était enceinte de 3 mois, il fallait faire très vite. J’ai accepté de rencontrer le curé qui était en fait: un vicaire. Ce curé a joué un rôle très important dans ma vie. C’est le seul qui m’a proposé de discuter. Ce curé a trouvé la solution en me disant qu’il bénirait le mariage de Josiane et pas le mien. Quel bluff !  Ce jour là, pendant la cérémonie, il nous a salués avec un signe de victoire !

Deux jours plus tard je devais partir à l’armée. Je suis allé à la gendarmerie et j’ai inversé les dates. Le gendarme m’a dit que le devoir conjugal passait avant le devoir militaire et je me suis retrouvé avec 10 jours de permission exceptionnelle pour me marier.

Le jour du départ j’ai égaré tous mes papiers : je les avais laissés sur le comptoir où j’avais pris mon billet de train. En arrivant à la caserne je me suis présenté sans papiers. Je ne pouvais pas être incorporé car il me fallait d’abord prouver mon identité. De toute façon, je n’avais pas l’intention de faire l’armée et j’étais prêt à tout faire pour être réformé. 

 L’engrenage était en place : il fallait que je puisse rentrer à l’infirmerie mais pour cela il fallait un motif  bien sûr ! Je suis tombé sur un gars sympa qui était homosexuel et avec qui je suis devenu copain. Ce gars m’a expliqué ce que je devais faire. (c’était mon objectif de toute façon). Donc  je suis passé devant un psychiatre au sujet de mes antécédents en prison et en maison de correction. Une histoire à mourir de rire. A cela j’ai rajouté mes idées antimilitaristes et c’est ainsi que j’ai été réformé « inapte à la vie militaire ». Encore Libre et en plus j’avais l’impression de récupérer le temps que j’avais perdu en prison.    

Avec ce petit clin d’œil du destin il me fallait partir au charbon comme on dit ! J’étais marié et j’allais bientôt être père. Bizarrement Josiane avait eu les mêmes points de départ dans la vie que moi. Un père qui l’avait reconnue et qui n’était pas réellement son père. Une tante nommée Louise qui, depuis la mort de sa grand-mère, était la chef de famille. Toute sa famille était italienne et son père avait un nom arabe. Cela ne me gênait pas puisqu’elle portait mon nom. J’ai été surpris de la cohésion de cette famille, l’inverse de ce que j’avais vécu jusque là. C’est ce genre de famille que je voulais construire car je n’avais pas eu de vraies racines et là je me rendais compte que ça me manquait. Je ne voulais pas que mes enfants puissent se plaindre de ce manque. Une façon pour moi d'inverser les choses.

Au début on habitait chez les parents de Josiane. Notre fille Nathalie est née le 2 février 1968 : ce jour là c’est une fête chrétienne. A cette époque je livrais des meubles. On vivait convenablement avec peu d’argent. Louise, la tante de Josiane, nous a trouvé un petit deux pièces. Nous étions jeunes et insouciants. Josiane s’est de nouveau retrouvée enceinte et sa mère l’a fait avorter en cachette. Quand j’ai découvert cela je les ai maudites toutes les deux. J'avais la rage.........

        Je n’ai jamais oublié non plus les cris des femmes que les bonnes sœurs tapaient pour les faire taire quand j’étais au dépôt, avant d’aller en prison. Une chose importante pourtant se profilait dans ma vie, c’était la Pentecôte. Tous les ans, il se passait  quelque chose ce jour là pour me rappeler ce rendez vous. Une première fois un accident de mobylette, une autre fois je me suis sauvé de la maison de correction. J’ai conçu ma fille ce jour là également, etc… Ce rendez vous a duré toute ma vie et chaque année.

Josiane étant d’origine italienne, il était impossible de faire l’impasse sur un mariage religieux. En plus elle était enceinte de 3 mois, il fallait faire très vite. J’ai accepté de rencontrer le curé qui était en fait: un vicaire. Ce curé a joué un rôle très important dans ma vie. C’est le seul qui m’a proposé de discuter. Ce curé a trouvé la solution en me disant qu’il bénirait le mariage de Josiane et pas le mien. Quel bluff !  Ce jour là, pendant la cérémonie, il nous a salués avec un signe de victoire !

Deux jours plus tard je devais partir à l’armée. Je suis allé à la gendarmerie et j’ai inversé les dates. Le gendarme m’a dit que le devoir conjugal passait avant le devoir militaire et je me suis retrouvé avec 10 jours de permission exceptionnelle pour me marier.

Le jour du départ j’ai égaré tous mes papiers : je les avais laissés sur le comptoir où j’avais pris mon billet de train. En arrivant à la caserne je me suis présenté sans papiers. Je ne pouvais pas être incorporé car il me fallait d’abord prouver mon identité. De toute façon, je n’avais pas l’intention de faire l’armée et j’étais prêt à tout faire pour être réformé. 

 L’engrenage était en place : il fallait que je puisse rentrer à l’infirmerie mais pour cela il fallait un motif  bien sûr ! Je suis tombé sur un gars sympa qui était homosexuel et avec qui je suis devenu copain. Ce gars m’a expliqué ce que je devais faire. (c’était mon objectif de toute façon). Donc  je suis passé devant un psychiatre au sujet de mes antécédents en prison et en maison de correction. Une histoire à mourir de rire. A cela j’ai rajouté mes idées antimilitaristes et c’est ainsi que j’ai été réformé « inapte à la vie militaire ». Encore Libre et en plus j’avais l’impression de récupérer le temps que j’avais perdu en prison.    

Avec ce petit clin d’œil du destin il me fallait partir au charbon comme on dit ! J’étais marié et j’allais bientôt être père. Bizarrement Josiane avait eu les mêmes points de départ dans la vie que moi. Un père qui l’avait reconnue et qui n’était pas réellement son père. Une tante nommée Louise qui, depuis la mort de sa grand-mère, était la chef de famille. Toute sa famille était italienne et son père avait un nom arabe. Cela ne me gênait pas puisqu’elle portait mon nom. J’ai été surpris de la cohésion de cette famille, l’inverse de ce que j’avais vécu jusque là. C’est ce genre de famille que je voulais construire car je n’avais pas eu de vraies racines et là je me rendais compte que ça me manquait. Je ne voulais pas que mes enfants puissent se plaindre de ce manque. Une façon pour moi d'inverser les choses.

Au début on habitait chez les parents de Josiane. Notre fille Nathalie est née le 2 février 1968 : ce jour là c’est une fête chrétienne. A cette époque je livrais des meubles. On vivait convenablement avec peu d’argent. Louise, la tante de Josiane, nous a trouvé un petit deux pièces. Nous étions jeunes et insouciants. Josiane s’est de nouveau retrouvée enceinte et sa mère l’a fait avorter en cachette. Quand j’ai découvert cela je les ai maudites toutes les deux. J'avais la rage.........

        Moi je me tuais au travail et pourtant je savais bien qu’un jour cela pourrait se retourner contre moi. Je crois que c’est à ce moment là que j’ai réalisé à quel point j’aimais ma femme et ma famille. Je savais que le but c’était de dépasser les 15 ans pour être sûr que Josiane était hors de danger avec ce cancer.

Quand Josiane s’est réveillée après son accouchement, elle m’a aussitôt demandé comment était la petite. Je lui ai répondu moitié Nathalie moitié Laëtitia. « Ce n’est pas ça me dit-t elle ! » (Ce qu’elle voulait savoir c’était si la petite était normale  et entière à cause de ses opérations.  Il faut dire que pour la deuxième opération de son œil, son cœur s’était arrêté et les médecins avaient mis 24h pour la faire revenir à la surface. Ils avaient employé une méthode d’anesthésie pour éviter d’endormir le fœtus. Mais tout a flanché... 

Encore ce destin ! Le combat de la vie ! Ma seule raison d’être depuis toujours, c’était d’avancer et de ne jamais baisser les bras. Je me disais toujours : la roue tourne et elle tournera encore! 

Quelques temps auparavant j’ai perdu ma tante Mathilde et j’ai vraiment eu l’impression de tout perdre. Elle est partie brusquement et a été enterrée dans des conditions horribles. Le jour où je l’ai vu sur son lit de mort j’ai pris conscience qu’un cadavre ce n’est plus la personne qu’on a connu. Mais pour moi ce n’est qu’une chose et rien d’autre (j’expliquerais cela plus en détail dans la suite de ce résumé). Ma tante a été enterrée sans nom et aujourd’hui je ne pense pas que son nom soit sur sa tombe.

 Une nuit j’ai été réveillé et j’ai vu ma tante devant moi. Elle me mettait un torchon sur les mains sans me dire un mot. A cette époque là je me battais contre son mari, et contre ma cousine. Ce torchon c’était un message. On avait déterré ma grand-mère pour faire un caveau mais pas un caveau de famille, un caveau pour son mari. Le jour où je suis allé sur la tombe de ma grand-mère, j’ai découvert ce problème et je n’ai pas pu m’empêcher de dire ce que j’en pensais. Sur La tombe était écrit le nom de ALBERT STUDER. Mais c'était le prénom et le nom de son mari.

 Malheureusement à leurs yeux je n’étais qu’un voyou ! Voir un caveau au nom d’un vivant je n’ai pas supporté. Savoir qu’on avait remué les restes de ma grand-mère était insupportable ! C’était comme si on venait de m’arracher mes racines. Devant cette tombe j’avais tellement la rage que j’ai maudit mon oncle. J’ai souhaité qu’il soit le dernier à être enterré. Mais je ne pensais pas aux conséquences d’une telle malédiction.

 Ma cousine Lucette est morte quelques temps après d’un cancer du cerveau. Le jour de son enterrement j’ai fait seul le chemin à l’inverse des autres. A l’église, personne ne m’a vu, j’étais avec les amis, pas avec la famille. Au moment où les fossoyeurs ont fermé le caveau j’étais seul devant cette tombe  et je pensais à cette rage que j’avais eue la dernière fois que j’étais venu à cet endroit. La seule personne que j’ai vu ce jour là ce fût mon parrain et c’est la dernière fois que je l’ai vu. Le jour où il a été enterré, je n’ai même pas été prévenu…

Lorsque je suis allé en Arabie pour mon travail, je ne sais pas pourquoi mais j’étais sûr que dieu existait. J’ai ressenti une chose incroyable. Je pense que la ferveur des Musulmans y est pour beaucoup. Ce qu’il faut savoir c’est qu’en plus j’étais dans une ville sainte : Taïf. Pour m’y rendre j’étais obligé de passer par la Mecque. J’aurais aimé y rentrer mais c’est interdit aux infidèles.

Ce mot « infidèle » m’a choqué. Je me demandais pourquoi nous, Chrétiens, on nous appelait les infidèles. Un jour j’ai rencontré un arabe Libanais qui parlait très bien le français. J’ai été étonné de voir qu’il avait un Christ tatoué sur le bras. Il a tout de suite vu mon étonnement et m’a demandé si c’était ce Christ qui me choquait. Il m’a dit « tu veux que je t’explique ? » Le soir il m’a parlé de la Genèse dans la Bible ainsi que de la réalité des liens entre les religions. Il m’a aussi parlé de la religion musulmane, sans oublier la différence entre les chiites et les sunnites. Il m’a expliqué que sa religion n’était pas une religion mais un code de vie et que chacun pouvait faire comme il l’entendait. J’ai trouvé cela génial. Une façon d’être seul avec Dieu !

        De ce voyage j’ai toujours gardé un souvenir impérissable de ce pays. Les yeux de ces femmes malgré leur voile et l’interdiction de les regarder. Il est impossible de détourner le regard quand on voit de tels yeux : des yeux immenses et fardé de noir ! 

Sur le chemin du retour dans l’avion, alors que je survolais l’Arabie le long des côtes de la mer rouge, j’ai fait le vœu d’y revenir un jour. Je savais que je n’étais pas venu dans ce pays pour rien. J’ai vu la misère côtoyer les plus grandes richesses. J’ai vu le moyen âge côtoyer les extrêmes du modernisme, mais j’en suis revenu convaincu que Dieu existait ! 

J’étais convaincu que j’étais protégé par un ange gardien et qu’il me sauvait toujours au bon moment. Ce qui me gênait malgré tout c’était ce problème de la Pentecôte, toujours présente chaque année bien sûr, mais toujours aussi marquante. Jamais rien de grave mais il se passait toujours quelque chose. A cela s’ajoutaient les Vendredi 13. En revanche ils ont toujours été positifs pour moi. 

L’année suivante je suis retourné en Arabie mais du coté du Golf Persique. Je suis parti avec un copain d’enfance de Josiane. Partir à deux c’est beaucoup plus facile moralement. Bizarrement, je suis parti à la même date que l’année précédente et nous sommes aussi revenus à la même date. Je n'ai pas apprécié cet endroit comme la fois précédente.

La différence au cours de cette expédition, c’est que cette fois, j’étais chez l’autre composante de la religion musulmane. Je n’ai pas aimé ce genre d’intégrisme. Il y avait certaines choses que je ne pouvais accepter dans cette religion. Comme le port du voile pour la femme par exemple. Je n’ai vraiment pas accepté leur totalitarisme. Et pourtant je me faisais une joie de m’y trouver et de pouvoir y retourner encore une fois pour essayer de comprendre ! 

De ce voyage j’ai gardé un souvenir inoubliable des ouvriers philippins qui travaillaient avec nous. Des petits bons hommes, petits en taille,  mais avec des cœurs gros comme des soleils. La connerie du système c’est que plus ils travaillaient et plus je gagnais de d’argent. Avec Patrick on a décidé de leur donner des primes de notre poche et dès le lendemain on a doublé la production.

J’avais embauché Patrick car je ne pouvais plus travailler tout seul : trop de travail. Mon frère qui travaillait de nuit dans l’imprimerie venait aussi nous aider la journée. Il faut dire que mon frère ne m’a jamais réellement quitté : j’étais son frère, son père et sa mère à la fois. Donc dès que j’avais besoin de son aide : il était là.

  La société pour laquelle nous étions partis en Arabie avait fait faillite et nous étions là bas en nous demandant si nous serions payés un jour. Au même moment les américains ont attaqué Téhéran et ont échoué dans leur attaque. Chaque vendredi j’appelais Josiane et nous avions un code  au cas où il serait nécessaire que je rentre d’urgence. Je savais que nos communications étaient écoutées alors Josiane me demandait si j’avais mon passeport (c’était le code) et je lui demandais de m’expliquer tous les problèmes entre l’Iran et les USA. Le lendemain les avions armés jusqu’aux dents n’arrêtaient pas de balayer le ciel au dessus de nos têtes.

        A ce moment là j’ai bien réfléchi et je me suis dit que je n’étais pas un héros. Certes  je suis antimilitariste mais je n’étais pas allé là bas pour me faire tuer dans un pays que je ne connaissais même pas. Donc nous sommes rentrés. Et parce que nous sommes rentré rapidement, on a pu se faire payer pour notre travail. Pour la première fois, j’ai eu le plaisir de clouer le bec à un banquier …mon rêve depuis toujours ! 

 En 1981, je suis parti au Maroc pour une société de renommée mondiale. Je suis parti avec toute mon équipe. Nous étions 10 et là bas nous nous sommes retrouvés à 23, plus 50 intérimaires et 200 marocains. Je peux dire que dès mon arrivée ma vie a complètement basculée. D’entrée j’ai dû me faire opérer d’un abcès mal placé que j’avais récupéré sur la route dans un hôtel, suite à une piqûre par une de ces sales bêtes. Pendant 3 mois j’ai dû me faire faire une piqûre de pénicilline tous les jours. Dès qu’on stoppait le traitement c’était la catastrophe. Aucune coordination et aucune assistance de la part de cette Société. L’échec total ! Et pour finir une facture impayée de 50 millions de centimes... J’ai payé mes gars car je trouvais cela normal, mais pour finir il ne me restait plus rien. J’ai été contraint et forcé de déposer le bilan de l’entreprise. Encore ce destin ! Une fois de plus j'étais arrivé tout en haut et je me retrouvais au fond du gouffre.

Un an plus tard j’ai rencontré le Directeur de la Société pour laquelle j’étais parti deux fois en Arabie. Il m’a demandé ce que je devenais et je lui ai expliqué ma mésaventure du Maroc ainsi que toutes les conséquences que cela avait pu avoir. Patrick était avec moi ce jour là. Il avait entendu ce Directeur qui me proposait de refaire une société et qui s’engageait à me donner du travail. J’étais en plein dépôt de bilan pour mon entreprise et il n’était pas question de m’investir dans une telle situation.  

Mais tout cela n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd. Patrick s’est empressé d’en parler à mes gars qui étaient encore au chômage. Le lendemain j’ai vu débarquer quelques uns de ces gars qui me demandaient de faire quelque chose. La mode étant à l’auto gestion des entreprises. J’en ai rapidement parlé à mon avocate. Elle m’a de suite mis en garde contre ce genre de projet. Mais moi je pensais aux gars qui s’étaient bien défoncés pour moi à l’époque où ils étaient mes ouvriers. Il aurait été anormal de les laisser dans la merde ce jour là. Mon avocate a accepté de créer cette Société. Elle m’a prévenue qu’en aucun cas je ne devais apparaître quelque part et encore moins signer quoi que ce soit. Pour faciliter les papiers et les formalités, la femme de Patrick s’est mise gérante de la Société et Josiane son associée. Erreur monumentale ! Aucune entreprise ne peut fonctionner sans patron.

Dès le départ, ils se sont bouffés entre eux et même la gérante s’y est crue. J’ai assisté à l’enterrement de cette Société sans pouvoir dire un mot. Je suis resté le dernier à travailler avec ce brave Jacquot sans pouvoir rien faire. Je venais de liquider mon entreprise et quand la Société a été dissoute, on m’a reproché de n’avoir rien fait pour la sauver. C’est ce qui était écrit dans le livre du tribunal. Pour me punir, on a déclaré faillite et on m’a privé de mes droits civiques comme c’est l’usage dans ce genre de situation. Une fois de plus je suis resté tout seul !

Drôle de coïncidence avec le destin car la première fois que je suis parti en Arabie, le Président de la République et son premier Ministre demandaient aux artisans de faire preuve de civisme en allant travailler à l’étranger pour ramener des devises à la France. J’y suis allé et comme on ne m’a pas payé, je suis resté seul à me débattre contre les huissiers et la Justice. A cause de ça, on m’a privé de mes droits civiques alors qu’aujourd’hui on voit des hommes politiques détourner des sommes d’argent incroyables. Je suis fier de ne rien devoir à personne !

        Je ne dois rien à personne car la bataille a été rude. Pendant 10 ans j’ai eu régulièrement les huissiers à ma porte. Ils m’ont usé jusqu’à la corde mais je m’en suis sorti. Toute ma vie je me suis bagarré avec Dieu et les hommes mais je remercie mon « ange gardien » car dans ces moments là, je n’avais que lui. C’est devenu ma raison d’être et ma force pour continuer. Je n’ai jamais perdu le moral car je savais toujours que quelque chose allait se produire et que  tout finirait bien par s’arranger. Il était fort cet ange car parfois c’était vraiment Mission Impossible, y compris dans les accidents, impossible à imaginer. J’ai une protection à toute épreuve !

En 1983, je me souviens précisément que ce jour là, j’ai reçu un coup de téléphone de mon copain Pascal qui venait de se faire arrêter par la police à cause de sa voiture. Patrick, l’ami d’enfance de Josiane, lui avait fait vendu cette voiture. Il s’avérait que c’était une voiture volée à l’origine. Quand la vente s’est faite, je commençais déjà à être en bagarre avec Patrick et sa femme à cause de leur attitude dans la Société. Pascal étant un bon copain, un ami disons, alors pour arranger certaines difficultés causées  par l’éloignement (600km) et aussi pour pallier aux difficultés dans le travail, j’ai facilité la livraison de cette voiture. Encore ce destin qui surgit et comme par hasard un drôle de jour : la Pentecôte !

Comme la voiture était une voiture volée, je me suis retrouvé en prison en tant que témoin, pour protéger mon intégrité de témoin. Vous comprendrez ensuite pourquoi je me suis toujours attaché à la présomption d’innocence ainsi qu’aux droits de l’homme et du citoyen… 

Les flics ont tout fait pour me faire tomber comme complice et plus encore, à cause de mes antécédents dans ma jeunesse. Et pourtant j’avais suffisamment payé le droit d’être « clean » avec cette mise à l’épreuve que j’avais tant refusé. Le pire ça a été quand j’ai montré mon passeport : mes passages en Arabie et au Maroc ! ! ! Toute la filière de ce trafic de voiture passait par là bas et quand il ont vu que moi aussi j’avais une de ces belles voitures, difficile de leur faire croire que c’était avec ma sueur que je me l’étais payée. D’ailleurs je payais encore le crédit ! Il a fallu que je prouve ma bonne foi mais en prison, ça n’a pas été facile. Et oui j’ai refait un mois de prison que je qualifierais comme  un mois de prison pour la gloire ! Mon seul crime avait été de vouloir rendre service à deux amis et c’est eux qui m’y ont envoyé. Pascal disait que c’était de ma faute s’il avait connu Patrick. Mais pourtant lui était dehors et moi dedans … Merci Pascal !

En revanche je dois remercier Lionel. Sans lui je ne serais pas sorti si vite de prison. Le plus surprenant c’est que c’était un ami de Pascal. J’avais connu ce Lionel quand j’avais 16 ans à l’époque où je faisais les 400 coups. Il était comme moi ! Les hasards de la vie ont voulu que je le retrouve 15ans plus tard. Il avait un pseudo qui reflétait bien nos idées : il se faisait appeler FREEDOM ! Encore Merci LIONNEL !

Là, ma tête n’a fait qu’un tour comme on dit. Une fois de plus j’étais en prison à la Pentecôte. Pourquoi toujours ces problèmes avec la Pentecôte ? J’ai tout fait pour trouver une Bible, mais en prison les livres reliés sont interdits. J’en avais une que j’avais acheté 10 ans plutôt mais impossible de la lire.

        D’ailleurs cette Bible a une histoire. Je l’ai achetée le jour où j’ai perdu 4 copains dans un accident de voiture. Quand je l’ai ouverte, un liseré marquait une page : c’était au chapitre « Joël ». Un texte qui me marquera longtemps. Joël était mon ami d’enfance et il s’était lui aussi tué dans un accident de voiture. Cette Bible je l’ai achetée un 30 Avril et cette date est aussi devenue une date importante pour moi par la suite.

Dans cette prison j’étais comme un lion en cage. J’avais une rage terrible en moi. Quand je suis dans cet état là, je me fais peur moi même. C’est comme si la rage se diffuse en vous d’un seul coup, une sorte de puissance infinie et la peur s’installe mais la tue aussitôt.

Un chef maton a essayé de me punir parce que je m’étais trompé d’étage. Je l’ai pris par la manche et je lui ai dit : « ici tu es payé pour me garder, alors tu me raccompagnes à mes appartements et je ne veux pas entendre un mot ». Il est resté stupéfait. Ensuite je lui ai dit: « alors tu t’affoles ? » Il s’est exécuté sans dire un mot. Ce jour là je ne sais pas comment les choses auraient tourné si le maton m’avait résisté (en plus tout le monde l’appelait le « SS »). Bien sûr il savait que j'étais là au secret comme témoin.......

Le jour de ma sortie un maton s’en prenait à un Egyptien qui ne parlait pas un mot de Français. J’ai voulu aider ce gars et je traduisais ce qu’on lui demandait. Le maton a explosé et m’a demandé de me taire. Puis il lui a demandé d’épeler son nom. Cette fois c’est moi qui ai explosé. J’ai dit au maton : « vous êtes encore plus con que tous les autres, vous ne voyez pas qu’il n’écrit pas comme nous ce gars ? Lui il écrit en arabe». J’étais  tout près de la porte de sortie et je me suis retrouvé en cage. Ca m’a soulagé de lui dire ce que je pensais et je savais que de toute façon, je devais être dehors avant minuit. C’est la loi ! Ma famille m’attendait dehors. Un gars ( un serbe) a expliqué à Josiane ce qui s’était passé et que j’allais sortir bientôt. Elle a tout de suite compris que c’était vrai et elle m’a attendu. Je suis sorti à 22h00 et encore seul ! Ce qu’il faut savoir c’est que j’ai dû payer une caution pour sortir et on ne me l’a jamais remboursée. Une fois de plus j’ai payé pour être libre !

Le lendemain j’ai pris ma voiture et je suis allé chez Pascal : 600km. Je voulais tout savoir et surtout pourquoi lui était libre et pourquoi moi j’avais été en prison pendant un mois. Quand je fais une connerie, je l’assume, et je vais jusqu’au bout de ma connerie mais il est hors de question de payer pour les autres. Lui qui se vantait sans cesse d’être un homme avec un grand « H », et bien ce jour là, je l’ai laissé comme une serpillière. Je suis rentré à la maison soulagé d'avoir réglé mes comptes avec lui.

La vie a repris ses droits et une fois de plus, ce mystère de la Pentecôte était incompréhensible. J’étais de plus en plus renfermé par rapport à la société. J’ai repris le travail et ma seule ambition c’était ma famille et rien d’autre. Rien ne pouvait m’arrêter. Je me disais que le jour où je ne pourrais plus avancer c’est parce que je serais au cimetière.

Cinq mois après ma sortie de prison, j’ai appris que Nathalie, ma fille, était enceinte. Cela faisait 5 mois qu’elle nous le cachait. Avec son copain, ils avaient fait ça le jour de la Pentecôte, le jour où je m’étais retrouvé en prison. Une continuité !

En deux jours je lui ai trouvé un billet pour l’Angleterre car là bas l’IVG est tolérée jusqu'à 6 mois. J’ai posé le problème clairement à ma fille. Je lui ai dit que c’était à elle de décider mais que je ne voulais plus voir son copain. Je ne supportais pas ce gars qui ne se conduisait pas comme un homme. On peut me critiquer d’avoir été un voyou mais je suis fier de cette mentalité qu’ont les voyous : un code d’honneur à respecter, être des hommes avant tout.

 

Ma fille avait 16 ans et lui 18 ans. Le père du gars avait du fric et se croyait tout permis. Ce qu’il ne savait pas, c’est qu’on n’achète pas ma fille, ni ma conscience. Ma fille a refusé l’avortement et Kévin est né le 10 mars 1985. Je suis resté presque un an sans parler à ma fille. Difficile d’accepter d’être grand père à 37 ans.

Le jour de la naissance de Kévin, je devais partir travailler en Algérie. J’ai attendu jusqu’au dernier moment et j’ai eu juste le temps de le voir avant de partir. J’ai fêté mon anniversaire seul sur le bateau et cette nuit là, je crois que j’ai vu défiler toute ma vie devant mes yeux. Je me suis vraiment demandé  ce que je faisais sur ce bateau. Souvent dans mon métier on restait des mois sans trouver de travail. Surtout à l'approche des élections. Il y a un proverbe qui dit: quand le bâtiment va tout va...Alors pour relancer l'économie on fait des grands chantiers.

Trois semaines plus tard j’étais de retour à la maison avec deux côtes cassées. J’étais tombé d’un échafaudage. En fait j’ai voulu attraper un jeune Algérien qui me harcelait avec la guerre d’Algérie. Il avait 18 ans et cela faisait 3 semaines qu’il me faisait la morale sur cette guerre. Si je travaillais 10 heures par jour et bien pendant 10 heures il ne me parlait que de ça. Je n’en pouvais plus, j’ai explosé et j’ai voulu lui casser la tête pour le faire taire. Heureusement pour lui et pour moi, j’ai loupé cette marche. Je suis resté cloué à terre. Aujourd’hui je voudrais bien savoir ce qu’est devenu cet homme, quand on sait ce qui s’est passé depuis en Algérie ... C’est ce genre de gars qui a commis le pire dans ce pays.

        Après ça je me suis promis de ne plus jamais aller travailler à l’étranger. Un jour Nathalie m’a reproché de n’avoir jamais été là quand il le fallait. J’étais toujours en déplacements pour gagner le maximum. Mes filles avaient tout, mais j’avais perdu quelque chose en route. C’était la continuité de cette décision que j’avais prise en apprenant le cancer de ma femme. Tout donner à ma famille et vivre vite, c’était mon objectif, mais je commençais à avoir le coup de boomerang en retour.

         Le copain de ma fille nous en a fait voir de toutes les couleurs, jusqu’à me tirer dessus dans la rue avec un revolver. Son oncle  était commissaire et il arrangeait tout au fur et à mesure. Trop petit et trop bas pour que ça vaille le coup d’en parler … bref passons …

J’avais un passe temps pour occuper mes moments de solitude : je faisais de la radio. J’avais toujours rêvé de faire ça. La CB m’a permis non pas d’être un Radio Amateur mais un bon Amateur Radio. Toute la différence est dans la mentalité et la sensation d’être libre. Je crois que j’ai tout exploré dans ce domaine. Mon plaisir ce n’était pas seulement la parlote mais la technique aussi. C’est ainsi que j’ai découvert l’informatique en 1978.

                                  

                        Ma première base "madison"                                                       MON premier décamétrique

                                                    

       

                                         Mon meilleur décamétrique: celui qui m'a permis de tout faire.

                                            ce n'est pas les mien mais des photos prises sur le net.

                                                Le mien était un SOMMERKAMP FT 902DM

 

Que de nuits blanches à faire ces montages expérimentaux ! Je voulais tout essayer et aller le plus loin possible. C’est de là qu’est venu mon pseudo « MERCURE ». Un jour  Josiane m’a dit que ce pseudo m’irait très bien car Mercure était le Dieu de la communication mais aussi le Dieu des voleurs et des gens de la route. Ce pseudo m’a plu et je ne l’ai jamais renié : en plus je trouve qu’il me va comme un gant. Je m’appelle donc Mercure depuis 1978 !

Mes filles ont grandi et ont franchi toutes seules les barrières les unes après les autres. Toute ma vie je me suis efforcé de les laisser vivre à leur rythme. Jamais de contraintes ni d’obligations. Je voulais qu’elles soient libres et indépendantes. J’ai toujours dit qu’il est interdit de façonner un esprit. Chaque homme ou chaque femme a un esprit unique et individuel ! La seule chose que je refusais c’était qu’elles prennent les gens pour des cons alors je leur expliquais que si elles trichaient avec la vie, la vie tricherait avec elles, un jour ou l’autre …

        J’ai été un père protecteur, jusqu’au bout des ongles. Mes proches ont souvent dit de moi que j’avais ma femme, mes filles, mon chien et ma voiture. On pouvait tout me faire, ça me laissait froid mais si on touchait à ma famille, mon chien ou à ma voiture, alors là je voyais rouge ! J’aurais pu tuer pour protéger ma famille. J’aurais tout aussi bien pu me faire tuer pour ma famille, y compris payer pour elles dans le but de les protéger de la fureur des humains et de la vie sur terre. J’étais peu présent dans ce petit clan que formait ma femme et mes filles mais en revanche on savait que j’étais toujours là en cas de problème. J’étais un homme fort, indestructible et dominant. Fier de sa famille !

 

Josiane devait être faite pour cette vie là. Ça devait être son destin. Aucune autre femme n’aurait accepté un tel chemin de vie. Vivre avec un mec comme moi, c’est le pire des karmas pour une femme. Souvent elle me dira : on n’a pas le temps de s’ennuyer avec toi. Mais je sais que souvent elle a pleuré. Si une femme mérite d’aller au paradis : c’est bien elle.

 

Le   30 avril 1994 ma vie a basculé et j’ai mis 5 ans à m’en remettre. Un autre combat, mais avec moi même cette fois ci. Le pire des combats car ce que j’avais vécu jusque là n’était rien, comparé à ce qui m’attendait ensuite. C’était la résultante d’une vie calculée et impossible à contourner. En fait avec le recul je peux dire que tout était écrit d'avance mais que je refusais de l'accepter.

 

Les Karmas sont multiples....... il y a notre karma individuel mais aussi les karmas de familles au pluriel....... nous trainons derrière nous les karmas de nos racines: grands parents ou arrières grands parents de tous les cotés: maternels ou paternels. Il ne faut pas oublier aussi la société dans la quelle nous vivons ou notre race. Notre karma peut être aussi génétique ....... il n'y a pas de limites à nos karmas. Il faut les "briser" ou les corriger......

Mon destin !

 

 

                                   RETOUR à l'ACCUEIL

 

       pour me joindre sur: Facebook                              ICI